L'accroissement global des ressources allouées à la mission « Sport, jeunesse et vie associative » doit être fortement relativisé. En effet, la majorité de ces nouveaux crédits ira au programme 350, relatif aux Jeux olympiques de 2024, mais aussi au développement du service national universel.
Cette préférence ou plutôt cette captation budgétaire en faveur du SNU nous semble très contestable. Bien qu'on n'ait pu faire la démonstration de l'intérêt de ce dispositif, les crédits qui lui sont alloués font plus que doubler par rapport à la loi de finances initiale pour 2020 : ils atteignent plus de 62 millions d'euros. Ses missions de brassage social, de cohésion nationale et de transmission des valeurs de la République sont déjà assurées en premier lieu par l'éducation nationale, si tant est qu'on lui accorde suffisamment de moyens pour ce faire. Dans une moindre mesure, ce rôle est également assumé par le sport amateur, qui n'est pas non plus suffisamment soutenu par le présent budget.
C'est pourquoi nous présenterons des amendements visant à soutenir le sport et notamment l'action 01 « Promotion du sport pour le plus grand nombre », du programme 219, par le transfert de l'augmentation hasardeuse des crédits consentis au SNU.
Au-delà de cette critique de fond, l'opportunité d'une telle décision doit être également soulevée. J'insiste : pourquoi accentuer l'effort budgétaire envers le SNU, alors que son application concrète a été rendue impossible en 2020 du fait de la crise sanitaire, et que des mesures de restriction des interactions sociales continuent d'être prises, ce que nous déplorons ? Pourquoi tabler sur une cohorte de 25 000 jeunes volontaires alors que les chiffres communiqués au rapporteur pour avis, M. Larive, s'établissaient apparemment à 4 500 jeunes volontaires accomplissant ou cherchant à accomplir une mission d'intérêt général ? Enfin, combien coûtera au total l'ouverture du SNU à l'ensemble d'une classe d'âge, soit 750 000 à 800 000 jeunes par an ?