« Oui, savez-vous ce qui fait que la République est impérissable ? » demandait Victor Hugo à l'Assemblée lors de la séance du 17 juillet 1851 – l'histoire ne dit pas à quelle heure, mais cette nuit, c'est à deux heures du matin que nous en débattons. Hugo répondait : « C'est qu'elle s'identifie, d'un côté, avec le peuple, et de l'autre avec le siècle [… ]. », répondait-il. La radicalisation est le mal de ce début de siècle ; elle s'attaque à notre peuple.
Dans les associations sportives, la radicalisation n'est pas un phénomène marginal : le terroriste de Conflans-Sainte-Honorine, assassin de Samuel Paty, comme bien d'autres avant lui, était inscrit dans une salle de sports de combat connue pour ses dérives communautaires : prières dans les vestiaires, pressions sur les tenues vestimentaires des jeunes sportives, refus de côtoyer des jeunes n'appartenant pas à sa propre religion, autant de comportements contraires à l'esprit sportif, intolérables dans ces hauts lieux d'intégration sociale que sont les associations sportives.
Dans le rapport qu'ils ont consacré aux services publics face à la radicalisation, nos collègues Éric Diard et Éric Poulliat lèvent un coin de voile sur l'ampleur du phénomène : près d'un millier de pratiquants sportifs sont inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Ces données méritent d'être étayées. La commission des affaires culturelles vous a interrogée la semaine dernière à ce sujet, madame la ministre déléguée, et vous avez répondu que vous souhaitiez documenter le phénomène. Mon amendement propose précisément d'y procéder. Nous vous demandons de prendre l'engagement, devant la représentation nationale, de diligenter un rapport sur la radicalisation dans les associations sportives et sur les moyens déployés pour la juguler. Nous devons combattre la violence obscurantiste par tous les moyens, et au plus vite. C'est pourquoi je vous invite, chers collègues, à voter cet amendement.