Le Parlement est, une fois de plus, réduit au rang de chambre d'enregistrement. C'est là votre conception de la démocratie. L'état d'urgence sanitaire vous a donné tous les moyens d'agir. Cette verticalité a-t-elle été efficace ? Non, évidemment. Nous vous avions alertés : la clé de la réussite, c'est l'adhésion de tous et non la décision de quelques-uns. On a le sentiment que vous avez toujours un coup de retard. Alors que la deuxième vague frappe, brutale et meurtrière, avons-nous tiré les enseignements de la première, celle qui a fait plus de 35 000 morts directs, et tant de morts indirects, faute de soins à temps, en raison de diagnostics ou d'interventions reportés ?
J'insiste sur le cas des personnes âgées, dont nous n'avons pas pu apaiser les souffrances ; je pense également aux familles qui n'ont pas pu faire le deuil de leurs proches. Et je veux, au nom de tous, rendre à nouveau un vibrant hommage au personnel soignant qui paie un lourd tribut. Au-delà du respect unanime que nous lui témoignons, je veux donner l'alerte sur son état d'épuisement. Si les mesures du Ségur ont permis de corriger certaines injustices salariales, je rappelle que nous demandons un plan massif de recrutement : il faut s'occuper de tous les professionnels, y compris de la filière sanitaire et sociale et des aides à domicile.
Pour revenir à l'urgence de la situation actuelle, nous devons tout mettre en oeuvre pour que la deuxième vague ne submerge pas notre système de santé. Cela passera nécessairement par la hausse de notre capacité à traiter les patients. Une des leçons de la première vague est l'inefficacité du système de décision pyramidal, centralisé et suradministré. Pourquoi votre dispositif ne s'appuie-t-il pas davantage sur les cliniques privées et sur le réseau des médecins généralistes, qui jouissent d'une relation de proximité et de confiance avec les patients ?