Comment vais-je expliquer à un habitant de mon département rural, la Meuse, qu'il sera confiné avec les mêmes restrictions qu'un Parisien ? Qu'il ne pourra pas aller ramasser des champignons, alors qu'il a peu de chances de croiser quelqu'un ? Notre demande d'une approche territorialisée et d'une concertation avec les acteurs locaux est restée lettre morte, tout comme celle d'une adaptation des mesures au contexte démographique et sanitaire des régions.
Mesdames et messieurs les ministres, j'ai bien l'impression qu'en vous tous, les préfets l'ont emporté sur les élus que vous étiez et que vous restez peut-être. Ce fossé entre nous pourrait se résumer par deux images vues hier : d'un côté, celle du Président de la République, qui annonce seul son plan dans une adresse aux Français ; de l'autre, celle de la chancelière allemande, qui donne une conférence de presse entourée d'élus, après une concertation de quatre heures avec les ministres-présidents des seize Länder. Le contraste est saisissant.