C'est dans ce contexte glaçant que nous sommes conduits à discuter d'un sujet qui nous oppose, à savoir la méthode et les manières de faire face à la situation de détresse sanitaire que nous sommes en train d'affronter.
Personne ne vous reprochera la pandémie, monsieur le Premier ministre, ce serait absurde. Mais voici la deuxième vague de l'épidémie – le Président de la République, vous l'aurez peut-être noté, a déjà annoncé la troisième – , et tout le monde peut constater que vous êtes pris de court, « surpris », a dit le Président, qui fanfaronnait pourtant en juillet : « Tout est prêt. »
Le plan de déconfinement a été un échec. Personne ne s'en réjouit. Vous n'avez pas préparé ce qui devait l'être. Dès lors, l'épidémie est hors de contrôle et, permettez-moi de le dire, il me semble que le Président aussi. D'où sort le plan qu'il a présenté hier soir et que vous avez repris dans votre discours aujourd'hui ? Qui est l'auteur de ce plan ? Pas l'Assemblée nationale, pas une de ses commissions ; ni non plus le Gouvernement, qui ne s'est pas réuni pour en délibérer. De qui, alors, monsieur Castex, êtes-vous le facteur ?
« Le conseil de défense », a répondu hier le porte-parole du Gouvernement : une sorte de gouvernement secret, qui décide sans rendre de comptes à personne ni avoir été élu par personne. « De défense », dites-vous, car les chefs militaires s'y trouvent avec les chefs du renseignement.