Ne laissez pas sans revenu les précaires, dont la masse des étudiants et des artistes qui contribuent à la beauté de la vie. Mettez à contribution les profiteurs de crise, ceux qui se sont fabuleusement enrichis pendant le premier confinement. Deux jours de leurs superprofits en cette période suffiraient à dégager 3 milliards d'euros, permettant au moins à chacun de manger dignement chaque jour.
Dans quel pays allons-nous vivre ? Je suis sûr que vous êtes tous étreints de la même angoisse, de la même inquiétude que moi, quelles que soient par ailleurs nos convictions. Dans quel pays allons-nous vivre ? Sans joie, sans gaieté, sans contacts humains, sans rires familiaux ni amicaux, sans théâtres, sans cinémas, sans concerts. Auto, métro, boulot, dodo, au sens strict ! Vous ne sortirez que pour aller travailler, a dit le Président.
Nous allons vivre de quinze jours en quinze jours, en attendant les décisions du conseil de défense et du président Macron, qui nous indiqueront à quelle heure nous pouvons sortir, pendant combien de temps, à quelle heure nous devons rentrer, et quel sera le montant de l'amende infligée si nous désobéissons.
Que reste-t-il de notre liberté individuelle, fondatrice de l'identité humaine ? Où sont passées nos libertés collectives ? Comment nommer cette société, entre surveillance généralisée et terrorisme sporadique ? En trois ans, la liberté semble s'être effacée de nos vies. Puisse-t-elle y revenir !
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Non. Mais rappelons-nous, pour conclure, qu'il n'y a pas de jours heureux sans, auparavant, de résistance humaine.