En mars dernier, quand le Président de la République annonçait à notre pays son confinement pour de longues semaines, nous ne l'avons pas contesté, jugeant qu'après tout, d'autres pays étaient pris de surprise, et que, sans doute, si l'on voulait se donner le temps et les moyens de réarmer notre système de santé, abîmé par vingt ans de politique libérale, il n'y avait pas d'autre choix.
Nos concitoyens, sidérés, ont alors pris conscience plus fortement que jamais que notre système de santé, classé il y a vingt ans encore comme l'un des meilleurs du monde, se trouverait rapidement incapable d'accueillir tous les malades, ou pire, contraint de les trier, contre toutes valeurs, et en dépit de la mobilisation et des efforts héroïques de la communauté hospitalière.
La première vague a été forte, aux plans humain, psychologique et économique. Elle a été éprouvante, éreintante même, pour les soignants, pour les enseignants, comme pour tous les autres. Elle a accentué les inégalités scolaires, sociales et territoriales. Les plus riches ont continué à s'enrichir, au détriment des plus pauvres, toujours plus nombreux.