Nous adressons tout d'abord notre soutien aux victimes, à leurs familles, aux Niçois ainsi qu'aux forces de l'ordre et de secours qui font une nouvelle fois face à l'horreur.
Le contexte sanitaire est tel que le Président de la République a décidé, après consultation d'un certain nombre d'acteurs, des mesures de confinement strictes, mesures qu'il faut saluer car nécessaires.
Vous êtes venu devant nous ce matin, monsieur le Premier ministre, les présenter pour que nous en débattions. La représentation nationale, élue par le peuple français, serait donc réduite à n'être consultée qu'a posteriori, par pur formalisme ? À participer à un débat en application de l'article 50-1 qui n'a de débat que le nom ?
« Nous vivons avec ce fléau. Nous sommes en guerre contre lui », ce sont les mots du Gouvernement. Nos soignants, à bout de souffle, sont en première ligne. Nous devons donc être unis et cela commande de choisir le dialogue et la concertation avec les élus de la Nation plutôt que le refuge de la simple approbation.
Nous voulons toutes et tous, dans cet hémicycle, participer pleinement à la vie démocratique de notre pays. C'est le fondement de l'État de droit. Il y va du fonctionnement de notre démocratie.
Avant de parler de demain, j'aimerais revenir sur les mois que nous venons de vivre. À partir des enseignements du passé et du présent, nous construirons un avenir plus fort. Nous le devons à celles et ceux qui sont touchés, parfois jusque dans leur chair, par cette crise. Je pense notamment aux personnels soignants qui luttent sans relâche, jour et nuit, et sont frappés de plein fouet par cette deuxième vague qui fragilise encore plus notre système de santé.
Dans ce contexte très particulier, je pense aux enseignants et à leurs élèves. Connaissant l'impact désastreux du confinement sur les décrocheurs, je me réjouis que, cette fois, les établissements scolaires restent ouverts. Mais je m'interroge sur les conditions d'enseignement ; n'aurions-nous pas pu procéder à l'embauche massive de professeurs et réformer l'enseignement à distance, afin qu'il soit plus efficace ?
Je pense aussi aux plus précaires, ainsi qu'à celles et ceux que la crise a jetés dans une précarité dont on ne connaît pas encore les contours, mais que l'on devine immense. Que faisons-nous pour eux ? Il nous faut par exemple envisager la prolongation des droits pour les chômeurs dont l'indemnisation va cesser pendant le confinement, en particulier s'agissant des intermittents du spectacle, très durement touchés, comme tous les acteurs du monde de la culture. Il nous faut aussi renforcer notre soutien aux associations de distribution de denrées alimentaires.