Nous devons accorder des aides exceptionnelles au paiement des loyers et soutenir massivement l'hébergement d'urgence, qui a vu son nombre de bénéficiaires exploser. La solidarité nationale ne peut laisser personne sur le bas-côté. Je pense aux jeunes que l'on rend souvent coupables de la diffusion du covid, et dont certains, qui ont perdu leur petit boulot, n'ont plus que 2 euros par semaine pour manger. Enfermés dans leur chambre d'étudiant de 9 mètres carrés, avec pour seul compagnon leur ordinateur, ils subissent les effets psychiques du confinement, qui pour eux est synonyme d'isolement.
En France, en 2020, la jeunesse est bien un facteur de précarité, et il n'est pas seul.
La précarité touche en effet particulièrement les femmes, qui ont été en première ligne tout au long de la crise sanitaire, et qui sont malheureusement les premières victimes du confinement. Car le confinement n'est pas synonyme de sécurité ni de mise à l'abri pour les femmes victimes de violences conjugales ; la maison peut rapidement devenir le lieu du danger et de l'intensification des violences, comme l'a montré, au printemps, la hausse de 32 % des interventions des forces de l'ordre au domicile pour violences conjugales.
La seule mesure garantissant une mise en sécurité des femmes et de leurs enfants est l'éviction de l'agresseur. Nous devons dès à présent procéder à la réservation de places dans les hôtels pour les auteurs de violences. Les femmes ne doivent pas être les grandes oubliées de la crise sanitaire. La pénurie de médecins ne doit pas entraîner un moindre accès à l'IVG. Rappelez-vous : les associations et les professionnels de santé ont été nombreux à nous alerter, nous parlementaires, sur la baisse de fréquentation des centres de planification familiale et sur le dépassement des délais légaux. En mars 2020, la situation était déjà inédite en ce domaine. Or qu'avons-nous de plus à proposer aujourd'hui à toutes ces femmes confinées ? De nouvelles mesures d'urgence et temporaires ? La menace qui pèse sur le droit à l'avortement n'est pas que contextuelle, elle est permanente. Notre réponse doit l'être aussi ; notre législation doit changer.
Mais ce n'est pas le temps du bilan ni celui des polémiques ; c'est le temps de faire face ensemble. Cela sera dur mais nous y arriverons, en faisant front commun et en ne laissant personne de côté. En responsabilité, je voterai en faveur de la déclaration du Gouvernement et je sais que les députés du collectif Écologie démocratie solidarité feront de même dans leur grande majorité.