Résumons : débats et votes parlementaires multiples ; contrôles parlementaires multiples ; décisions des tribunaux multiples. Comment pourriez-vous encore nier la continuité des institutions ? Cela n'est ni juste ni sain pour notre démocratie.
Vous connaissez le désarroi de nos concitoyens dans cette crise épidémique sans précédent ; les difficultés économiques qui guettent nombre d'entre eux ; le contexte effroyable dans lequel nous nous trouvons, marqué par les attentats et la défiance de chefs d'États étrangers qui remettent en cause nos valeurs fondamentales. Ce matin à Nice, à Avignon, c'est encore l'effroi. Le groupe La République en marche apporte évidemment tout son soutien aux victimes, aux habitants et aux forces de l'ordre.
Dans une telle période, forcément historique, où la démocratie française est attaquée de diverses façons par des ennemis multiples, ce n'est évidemment pas le moment d'agiter des peurs et des doutes. Les Français ont besoin de nous tous – comme fin mars, lorsque j'étais ici avec vous, en présence de tous les représentants des oppositions, pour débattre de la première application de l'état d'urgence sanitaire. Je me souviens du sérieux de cette assemblée, de la gravité perceptible sur tous les visages, dans tous les mots. Nous avons alors élaboré des dispositifs de façon transpartisane. J'étais si fière de notre assemblée, de nos oppositions ; si fière de notre démocratie, de la capacité de représentants politiques de tous bords à prendre la mesure des difficultés d'une nation et à trouver ensemble des solutions.
Que s'est-il passé depuis ? Pourquoi certains ont-ils cédé ? Nous avons besoin les uns des autres. Dans la société comme dans l'hémicycle, nous devons surmonter nos divergences dans l'intérêt général. Nous voulons travailler avec vous – vous responsables, mesurant la gravité du moment – , en sortant du jeu des polémiques partisanes. Certains ont gardé la tête froide et je tiens à remercier ceux qui, sur les bancs de l'opposition, ont voté samedi l'état d'urgence sanitaire et ceux qui voteront ce matin le soutien au Gouvernement au moment de prendre ces mesures d'urgence.