L'urgence climatique nous amène à agir dès à présent pour nos forêts, c'est une certitude ; il aurait d'ailleurs peut-être fallu le faire il y a plusieurs dizaines d'années déjà. La crise climatique a provoqué une crise aiguë dans nos forêts, engendrant des incertitudes en matière d'approvisionnement de la filière bois. C'est pourquoi il faut parvenir à combiner le temps court – couper et traiter industriellement les bois scolytés – et le temps long, qui implique de réfléchir à la stratégie de replantation, comme le ministre vient de le souligner.
C'est la recherche-action qui nous permet aujourd'hui de mobiliser les chercheurs pour limiter l'incertitude et les risques. Le problème, c'est qu'il s'agit d'une ressource naturelle variable face au changement climatique ; il faut que les chercheurs arrivent à réduire cette incertitude pour que les propriétaires forestiers, publics ou privés, sachent ce qu'ils doivent planter pour le moyen et le long terme. C'est grâce aux données scientifiques que nous arriverons à le faire ; c'est pourquoi mon rapport insiste sur la nécessité d'accroître notre connaissance des phénomènes de la forêt et donc de doubler les moyens de la recherche qui y sont consacrés.
Mon amendement d'appel propose d'allouer un peu plus de 8 millions d'euros supplémentaires à la recherche afin de soutenir le groupement de recherche en sciences du bois, reconnu internationalement, qui réunit le CNRS, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement – INRAE – et AgroParisTech, mais aussi l'inventaire forestier national au sein de l'Institut national de l'information géographique et forestière – IGN – et son laboratoire, les travaux académiques appliqués au sein de l'ONF, sans oublier le Centre national de la propriété forestière – CNPF – qui dispose également d'une petite unité qui travaille sur la question.