Cela étant, nous devons améliorer la gestion de l'eau. Notre pays a été pionnier en la matière – je pense à la Société du canal de Provence, à la Compagnie Bas-Rhône Languedoc et à tous les aménagements déjà réalisés dans ce domaine. Cependant, le changement climatique voit ses effets s'accentuer sans que les infrastructures ne suivent. Et au moment précis où les retenues d'eau auraient dû être créées en plus grand nombre, le débat sociétal est devenu plus compliqué.
J'ai pu voir les immenses difficultés que connaît le Puy-de-Dôme, où je me suis rendu avec le président Chassaigne – la plaine de la Limagne n'avait pas connu de sécheresse aussi grave depuis des décennies. Pour y répondre, je suis un farouche défenseur de la création de nouvelles retenues, individuelles ou collectives.
Mais il faut procéder avec méthode, et cela commence par une indispensable concertation. Les conflits d'usage de l'eau sont vieux comme le monde, ils sont nés lorsque l'homme est devenu sédentaire. C'est dire combien il est compliqué de les résoudre et qu'il faut les affronter avec beaucoup de sérénité. C'est l'objectif des dispositifs tels que les projets de territoire pour la gestion de l'eau, les PTGE.
S'il faut de la concertation, il ne faut pas non plus qu'elle dure trop longtemps, sinon on n'arrive pas à atterrir. De ce point de vue, je salue les avancées de la loi ASAP.
Enfin – et je le dis là aussi avec beaucoup de sérénité – l'honneur du débat politique est de reconnaître qu'une fois la concertation achevée, il faut avancer. Je vois, dans les Deux-Sèvres par exemple, des leaders politiques manifester contre des projets qui ont fait l'objet de toutes les concertations possibles et que tout le monde a signés, à part quelques-uns, qui de toutes les manières n'auraient jamais été d'accord et alors que ces projets sont conformes à toutes les réglementations en vigueur. Que certains préfèrent tenir des propos d'estrade plutôt que d'obtenir des avancées positives via la concertation et la simplification, cela me désole.