Il y a quelques années, j'avais lancé à Amiens, avec les Goodyear, Frédéric Lordon et compagnie une manifestation qui s'appelait « Le Réveil des betteraves », dont la mascotte était une betterave géante appelée Çasuffix : c'est dire mon attachement à cette plante.
L'origine de cette culture ne semblant pas avoir été évoquée aux cours des longues heures de débat auquel elle a donné lieu, je me permets un petit rappel historique. Sous Napoléon, la France était privée, du fait du blocus britannique, de café, de coton et surtout de sucre. Les agronomes vont alors proposer à Napoléon de lancer la culture de cette plante dont on tirait un peu de sucre au Moyen Âge. C'est ainsi qu'est née, chez moi en Picardie, une industrie sucrière sans esclaves. C'est la preuve que la contrainte peut être créatrice, pour l'agriculture comme pour l'écriture.
Je suis convaincu que la contrainte de ne pas utiliser les néonicotinoïdes se révélera aussi créatrice : l'homme inventera, imaginera des solutions de substitution mais il faut s'en donner les moyens. Voilà pourquoi je réclame par cet amendement d'appel un plan de filière pour l'industrie betteravière, plutôt qu'un dumping environnemental.