J'avoue avoir été tenté de reprendre le précédent amendement, qui était excellent, mais nous reviendrons sur les structures collectives.
J'en viens à l'amendement no 1455 : s'il n'y en avait qu'un seul à adopter, ce serait celui-ci, qui porte sur la construction des prix – une proposition qui rassemble de nombreux députés par-delà les partis qu'ils représentent. Le déséquilibre de la structure commerciale actuelle entre la concentration de l'industrie agro-alimentaire et de la distribution d'une part et, de l'autre, le monde de la production ne peut plus durer. Les lois Sapin II et EGALIM avaient pour but d'établir non seulement des organisations de producteurs mais aussi des associations rassemblant ces organisations. Tout cela n'a pas été suivi d'une mise en oeuvre suffisante sur le terrain, monsieur le ministre, notamment parce que le dilemme impliquant l'équation coopérative n'est pas encore réglé, quoiqu'il ne soit pas insoluble.
Il y a une autre raison : l'État n'a pas joué son rôle. Vous pouvez vous engager, comme vous le faites dans le plan de relance, à soutenir la formation et l'accompagnement des appellations d'origine protégée et, en sus, à ce que des aides européennes par filière soient adossées à l'adhésion à une AOP. Ce mécanisme a déjà fait ses preuves, par exemple dans le secteur ovin, et serait très puissant.
D'autre part, nous demandons avec Éric Andrieu et d'autres députés européens que les AOP soient habilitées à gérer des volumes pour construire des prix. Lorsqu'on ne maîtrise pas les volumes, on ne construit pas les prix. Cette révolution des AOP peut avoir lieu sous votre impulsion. Elle ne coûte pas très cher : 1 million d'euros pour structurer et promouvoir cet effort. Voilà le signe que nous attendons de vous, monsieur le ministre !