Ce qui nous sépare, c'est que vous croyez au marché, rien qu'au marché et que vous donnez tout au marché. Vous venez de dire, monsieur le rapporteur spécial, que vous alliez former les opérateurs, c'est-à-dire, sans doute, les agriculteurs, à négocier avec l'industrie agroalimentaire et la grande distribution. Mais en quoi cela changera-t-il le rapport de force, qui est aujourd'hui complètement déséquilibré au détriment des petits agriculteurs ?
Si, face au marché, à cette main invisible qui les écrase, à ce déséquilibre qui favorise les forts face aux faibles, tout ce que vous avez à proposer, c'est de former ces derniers, sans que l'État vienne imposer des règles et des lois, il est évident que les petits resteront écrasés.
Ce qui nous sépare, c'est votre croyance dans le marché dans tous les domaines – nous l'avons bien vu dans la crise sanitaire que nous traversons depuis le printemps : le marché, tout le marché, rien que le marché, même s'il s'étend jusqu'au Canada, au Mexique, peut-être bientôt au MERCOSUR. Pendant que nous parlons de relocalisation, des accords continuent d'être signés pour étendre un peu plus la puissance du marché.