Les start-up sont les premières cibles, du fait de leurs besoins de financement pour un développement rapide. Quant aux PME, dont certaines sont présentes dans le domaine de la défense depuis plusieurs dizaines d'années, elles sont désormais aussi dans la ligne de mire de ces réticences. C'est là une menace pour la pérennité de l'industrie de défense et de sécurité, avec le risque d'une perte de souveraineté et d'autonomie stratégique.
Je porterai, en ce qui me concerne, l'expression du vote défavorable des députés communistes, en ne reprenant que quelques-uns des points qui le justifient.
Le premier, c'est le maintien de la France dans l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord, alliance dépassée par l'histoire et, selon les mots du Président de la République, « en état de mort cérébrale ». Au-delà de l'alignement sur la domination américaine et ses intérêts industriels et commerciaux, la dépense est conséquente, notamment parce que nous assurons, pour le compte de l'OTAN, une partie de la permanence aérienne dans les pays baltes, et que nous mettons à disposition de l'Alliance 400 personnels français.
Un autre sujet de divergence est le manque de vigilance à l'encontre des entreprises du secteur de la défense qui n'exercent pas la diligence requise en matière de droits humains, telle qu'elle est définie par le principe directeur des Nations unies relatif aux entreprises et aux droits de l'homme. C'est le cas d'entreprises françaises qui fournissent des équipements et services militaires à la coalition menée par l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, au coeur du conflit en cours au Yémen : avions de combat et de surveillance, moteurs d'avion, systèmes de guidage et de largage de bombes.
Dans ce débat budgétaire, je défendrai deux amendements de notre groupe, l'un sur l'insuffisance des crédits apportés aux petits équipements de nos soldats, l'autre sur l'insuffisance des moyens alloués au service de santé de nos armées. Je proposerai d'en augmenter les crédits en limitant le budget de la modernisation de la dissuasion nucléaire : ce serait là un signe fort de la volonté de notre pays d'avancer vers l'abolition des armes nucléaires et radioactives, volonté déjà affirmée par une cinquantaine de parlementaires français de diverses sensibilités qui ont signé une proposition de loi visant à organiser un référendum sur la participation de la France à l'abolition des armes nucléaires et radioactives.
Concernant le budget dédié aux anciens combattants, je renverrai à l'analyse et aux réserves du rapporteur spécial de la commission des finances, mon collègue Jean-Paul Dufrègne ; elles nous conduisent à émettre un vote défavorable. Les crédits supprimés auraient permis une amélioration attendue de la condition de vie des anciens combattants. Nous regrettons ce rendez-vous manqué.