« C'est un joli nom, camarade » et « tout est politique », c'est je crois ce que l'on dit dans votre parti…
Il faut donc savoir ce que l'on met en avant et c'est une question politique difficile : est-ce le symbole et l'idéologie – en soi, ce n'est pas négatif – ou est-ce l'efficacité, à tout le moins la supposée efficacité des mesures que nous prenons ?
Vous faites semblant de ne pas voir que nous sommes dans un monde ouvert et qu'il n'y a pas quelques dizaines de milliers d'emplois de l'autre côté de la Manche à relocaliser chez nous !
Votre question me paraît très légitime, madame Rabault : si l'on se situe au niveau actuel de la taxe, les 3 000 emplois coûtent 100 à 110 millions, cela a été dit. Imaginons que la France, dans la perspective de ce que nous faisons, de ce que fait la région Île-de-France, de ce que font les investisseurs, récupère la moitié des 50 000 emplois d'outre-Manche, la moitié des emplois délocalisables de Londres et de l'Angleterre ! Si cet article est voté, nous pourrions obtenir 750 millions de recettes. La question est donc de savoir si l'on fait de l'idéologie pour 110 millions ou si l'on fait en sorte d'avoir la moitié ou même un quart des emplois et d'être efficaces avec 300 millions.
Dans un monde idéal, on peut imaginer taxer énormément les gens qui ont beaucoup d'argent sans qu'ils quittent le territoire, mais il s'agit d'un modèle économique fermé qui n'existe manifestement plus beaucoup, sauf dans quelques pays qui ne donnent pas très envie d'y vivre.