Madame la rapporteure spéciale, chaque fois que vous direz que 4 milliards d'euros sont consacrés à la jeunesse, je prendrai le micro pour vous dire que je ne suis pas d'accord avec vous. Ces 4 milliards d'euros sont en réalité destinés aux entreprises, dans l'espoir que celles-ci les fassent ruisseler sur la jeunesse. Ce raisonnement ne me convainc pas, il ne me convient pas. Chaque fois que vous le répéterez, je vous dirai que c'est faux et que c'est en fait aux entreprises que vous donnez cette somme, en espérant qu'elles les consacreront au recrutement de jeunes.
De la même façon, lorsque vous allouez aux entreprises 10 milliards d'euros au titre de la baisse des impôts dits « de production » – une notion que je conteste – , en affirmant qu'il s'agit d'améliorer leur compétitivité et d'en faire bénéficier, in fine, les salariés, je conteste que cette disposition soit favorable aux salariés. Ces sommes iront en fait aux entreprises. Il existe aujourd'hui d'autres façons, pour construire un avenir pour les jeunes, que de faire des dons aux entreprises ! Et c'est toute une vision de la société qui s'exprime là. Une expression connue prétend que lorsque l'on n'a qu'un marteau, on voit tous les problèmes sous forme de clou ! Or il semblerait que La République en marche réponde à tous les problèmes, quels qu'ils soient, en allouant des aides aux entreprises : les jeunes ont des problèmes, on donne des aides aux entreprises ! Il existe pourtant de très nombreuses autres façons d'envisager les choses.