Une fois de plus, vous nous demandez d'acquiescer, de hocher la tête, de valider cette prolongation, en comptant pour cela sur votre majorité complaisante. Une fois de plus, vous nous réunissez afin d'attiser la peur et de mettre à mal la stabilité de notre République. Si la situation sanitaire est préoccupante – nous n'avons jamais nié ni la détresse des personnes malades, ni celle de leurs proches – , la situation démocratique ne l'est pas moins. Le confinement mis en place le 17 mars 2020 ne l'a été sur le fondement d'aucun texte : il n'y avait aucune base juridique à la décision d'enfermer les Français, une mesure de restriction des libertés totalement inédite et reposant sur la seule peur du virus.
Depuis le mois de mars, notre Parlement est contourné et dénigré. Après avoir légiféré dans l'urgence absolue, il est désormais réduit à une semi-activité, en se voyant imposer des jauges de présence dans l'hémicycle, elles aussi contraires à la Constitution. Le rétablissement de l'état d'urgence sanitaire était-il nécessaire ? Le Gouvernement avait promis, et nous avions écrit dans la loi, que les mesures devaient être territorialisées : le sont-elles ?
Pourquoi laissons-nous décider, depuis Paris, pendant combien de minutes ou sur combien de kilomètres une famille pourra aller se balader en Corrèze ? Pourquoi laissons-nous décider, depuis Paris, à quelle heure les commerces essentiels des Flandres devront baisser le rideau ? Pourquoi laissons-nous décider, depuis Paris, si on pourra fêter Noël dans le Lubéron ?