Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du mardi 3 novembre 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

En mars dernier, lorsque le Gouvernement a proposé aux parlementaires que le pouvoir exécutif agisse en toute efficacité et rapidité, dans un régime d'état d'urgence, face à une menace encore largement inconnue, nous avons dit oui – le Sénat aussi. Lors du déconfinement, nous avons fait de même. Comment expliquer, dès lors, qu'aucun consensus n'ait été trouvé sur le texte du 9 juillet relatif aux mesures transitoires ni sur celui que nous examinons aujourd'hui ? La réponse est simple : l'unité nationale, ardemment voulue et demandée par l'exécutif, ne se décrète pas. La confiance que nous vous avions accordée pour gérer la crise n'est ni éternelle, ni illimitée. En tant que parlementaires, notre responsabilité est de vous interpeller, notamment quand nous constatons un réel problème de méthode dans votre gestion de la crise. Et quand nos interpellations demeurent vaines et sans effet, nous ne pouvons plus vous suivre, à l'instar de nos collègues sénateurs.

Mes chers collègues, ne voyez pas dans mon discours un quelconque déni : nous avons conscience de la réalité sanitaire et de la pandémie mondiale que nous subissons. Nous savons aussi que la crise hospitalière n'est pas uniquement de votre fait : elle résulte de la baisse des moyens orchestrée depuis dix ans, qui a conduit à précariser les emplois dans la fonction publique hospitalière et à supprimer des milliers de lits – lits qui seraient utiles pour accueillir les patients atteints de covid-19. Cependant, c'est bien vous qui, depuis six mois, disposez des pleins pouvoirs grâce à un régime d'exception. Et c'est ce même régime d'exception que vous nous demandez de prolonger pendant six mois, jusqu'au 1er avril, alors que vous n'êtes pas en mesure de prédire, d'une semaine à l'autre, si un couvre-feu ou un confinement est nécessaire.

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