Vous avez toujours de bonnes raisons, mais nous vous adjurons de vous souvenir qu'alors que nous n'avons reçu en réponse à notre main tendue que des qualificatifs injurieux, nous n'avons jamais dérogé à la volonté non pas d'unité nationale, mais d'unité d'action dans la crise sanitaire. Respectez-nous un instant et comprenez ce que nous disons. Si vous mettez à ce niveau l'injonction d'obéir, que se passera-t-il si les gens n'obéissent pas ? Devant l'incohérence des mesures proposées, certains refusent de s'y plier, pris par le désespoir : un commerçant m'a dit ainsi que, compte tenu de ses dettes, il ne s'aventurait pas à fermer, mais ouvrirait ; il sait que c'est interdit, mais il a 1 million en stock et s'en fiche de donner 100 000. Le pharmacien en bas de chez moi confie ne plus se payer depuis six mois et ne plus savoir quoi faire. Si les gens n'obéissent pas, que vous restera-t-il, tellement vous avez tendu l'élastique ? Seulement l'article 16 de la Constitution.
Regardez comment nous sommes ! La ministre déléguée aurait parfaitement pu nous dire : ce matin, nous nous sommes réunis et nous avons constaté que telle ou telle raison nous oblige à réclamer une seconde délibération – non pas parce que nous avons été battus hier ou parce que nous n'étions pas assez nombreux, mais parce que des éléments nouveaux ont surgi. Cela arrive et le dire est une marque de respect pour les assemblées. Au lieu de cela, c'est le conseil de défense qui s'est réuni ce matin. Je sais que vous n'aimez pas qu'on vous en parle, …