À tout cela, vous avez préféré un modèle « hors-sol », la logique libérale du « tout-marché », étrangère à l'histoire de notre pays. Ce faisant vous agissiez absolument à contre-sens de l'histoire, puisque partout où ce modèle avait été adopté, on lui tourne désormais le dos pour revenir à un interventionnisme d'État et augmenter l'investissement public. Au moment même où vous adoptiez le dispositif de RLS et la loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique – ELAN – , en Allemagne, Angela Merkel, qui n'est pas réputée pour son bolchevisme, décidait d'investir 5 milliards dans le logement public et créait un grand organisme social chargé du logement des fonctionnaires. La même évolution s'observe en Angleterre et partout où on avait donné la primauté au marché.
Votre politique, à la fois contresens historique et négation de l'histoire de notre pays, ne pouvait qu'échouer : la crise du logement n'a fait malheureusement que s'aggraver.
Ce ne sont pas seulement les parlementaires, ce sont tous les acteurs du logement qui sont affligés par votre politique. Quand je les rencontre – comme vous, j'imagine – , ils me disent qu'ils ne comprennent ni votre manque d'écoute ni votre incapacité à corriger vos erreurs. Le plan de relance ne prévoit rien pour le logement, en dehors des efforts qui doivent être consentis pour la transition écologique.
Nous aurons l'occasion d'en reparler à l'occasion de l'examen des amendements, notamment à propos de l'attribution de logements et d'Action logement, sujets qui doivent être traités ici, au Parlement, et non par ordonnances.