Intervention de Yannick Haury

Séance en hémicycle du lundi 9 novembre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Haury :

Le programme 203 regroupe l'essentiel des moyens de l'État concourant à la politique nationale des transports à travers les infrastructures et les services de transports routiers, ferroviaires, fluviaux, portuaires, maritimes et aéroportuaires. Il répond également aux enjeux de sécurité, de sûreté et de régulation des secteurs économiques concernés.

Pour l'année 2021, il se décline autour de quatre axes : maintenir et améliorer l'état des réseaux de transport existants, optimiser les systèmes de transport et les réseaux existants, développer de nouveaux modes de mobilité associant les nouvelles technologies, soutenir les activités de transport et renforcer le contrôle des règles économiques, sociales et environnementales.

Dans la continuité de la loi d'orientation des mobilités adoptée l'an dernier, ce budget marque l'engagement net et transparent du Gouvernement et de la majorité en faveur des mobilités quotidiennes, des infrastructures et services de transport. C'est le deuxième programme le plus important de la mission, avec un haut niveau d'investissements pour le secteur ferroviaire, une forte hausse pour les transports collectifs et le financement du plan vélo. La thématique « se déplacer » a largement mobilisé la convention citoyenne pour le climat, laquelle a fait de nombreuses propositions dont nous débattrons l'an prochain : avec 30 % de participation aux émissions de gaz à effets de serre, le transport a en effet un fort impact sur l'environnement.

Ce budget présente deux caractéristiques : il est en progression et il essaie, autant que faire se peut, d'anticiper les conséquences de la crise sanitaire que nous traversons. Je me réjouis de sa hausse de 17 %, dans le périmètre de l'an dernier, et du soutien massif et inédit au fret ferroviaire. Cette décision confirme le soutien aux petites lignes ferroviaires comme mode de transport complémentaire pour des territoires enclavés et nous connaissons tous, ici, l'intérêt de ces lignes pour nos concitoyens qui vivent dans ces territoires.

J'appelle toutefois votre vigilante attention, cher collègues, sur le financement de l'AFITF, dont les ressources ont baissé, cette année, de manière importante en raison de la crise du covid-19. Les projets de loi de finances rectificative successifs et le plan de relance ont permis de compenser et d'assurer les 2,782 milliards d'euros prévus par la LOM pour 2021 ; mais cela sera-t-il suffisant ?

En cette période budgétaire, il ne faut pas oublier les apports du plan de relance, qui contribue largement au transport ferroviaire et au financement des infrastructures. Les mobilités du quotidien ne sont pas oubliées. La rénovation du parc automobile, pour aller vers un parc beaucoup plus sobre en carbone, avec des véhicules propres, permet de venir en aide au secteur automobile, largement éprouvé par la crise sanitaire.

Il nous faut également saluer le plan vélo, l'électrification et le verdissement des ports ou encore les investissements dans les biocarburants et le bonus pour l'achat de véhicules moins polluants.

Je profite de la présentation du programme 205 « Affaires maritimes », qui traite de l'action maritime de l'État, pour saluer, en tant qu'élu du littoral, la création du ministère de la mer. Le budget des affaires maritimes restera stable en 2021, ce dont je me réjouis. L'an dernier, j'avais formulé le voeu que la hausse du financement de la Société nationale de sauvetage en mer, à laquelle il faut rendre hommage pour son action au quotidien, soit pérenne. Aussi, je me réjouis que ce budget maintienne sa dotation à 11 millions d'euros.

Le secteur maritime subit les conséquences du Brexit, auxquelles s'ajoutent celles de la crise sanitaire qui a mis à l'arrêt tout un secteur. Cette année, les travailleurs de la mer ont beaucoup souffert. Je pense bien sûr au transport maritime des marchandises, qui a connu de grandes difficultés, mais aussi et surtout au secteur du transport des passagers, qui s'est effondré, avec des conséquences notamment sur l'activité des chantiers navals auxquels les habitants de mon territoire de Loire-Atlantique sont très attachés. Il nous faudra veiller à ce que la relance verte que nous voulons tous s'accompagne d'une relance bleue.

Vous observerez, chers collègues, que dans le contexte incertain lié à la crise sanitaire dont il entend anticiper les conséquences, le présent budget poursuit les objectifs de la LOM et maintient les crédits relatifs au transport maritime. C'est pour ces raisons que les députés du groupe La République en marche voteront les crédits du programme 203 « Infrastructures et services de transports » et ceux du programme 205 « Affaires maritimes ».

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