Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 10 novembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Gestion de la crise sanitaire en milieu scolaire

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports :

La question que vous posez est essentielle, car elle porte sur ce qui fait la colonne vertébrale de notre vie quotidienne et de la République : l'école.

Il y a quelques jours, l'Organisation mondiale de la santé a rappelé une nouvelle fois qu'en cas de confinement, les écoles devaient être les dernières à fermer. C'est évident ! D'abord parce que l'école est fondamentale et qu'elle n'est pas une variable d'ajustement ; ensuite parce que les études dont nous disposons, même si nous devons rester très prudents, suggèrent que plus un enfant est jeune, moins le risque de contagion est élevé – ce qui signifie que le problème se pose différemment pour les écoles, les collèges et les lycées.

La façon dont nous gérons la situation a été arrêtée au mois de juillet, à la lumière des propositions du Haut conseil de la santé publique. Nous avons ainsi élaboré à la fois un protocole sanitaire, décliné en plusieurs degrés, et un protocole de continuité pédagogique. Le protocole sanitaire de niveau 1 s'est appliqué en septembre. Ce fut une réussite, puisque nous avons pu faire revenir tous les élèves et tous les professeurs à l'école, ce qui ne fut pas le cas dans tous les pays. C'est sous ce régime que nous avons fait classe en septembre et en octobre. Lorsqu'il a fallu prendre des mesures plus strictes, le protocole n'a pas changé de nature, mais de degré, comme si nous avions avancé un curseur. Nous sommes ainsi passés au protocole de niveau 2, qui prévoit des mesures barrières plus fortes. Nous l'appliquons encore aujourd'hui.

Nous pouvons en outre prendre des dispositions pour limiter le brassage au sein des écoles, c'est-à-dire le nombre d'élèves. Nous l'avons fait récemment dans les lycées, en concertation très étroite avec les chefs d'établissement – que vous avez eu raison de mentionner, au même titre que les professeurs – , de façon à définir un fonctionnement pragmatique, qui s'appuie à la fois sur un cadrage national et sur des mesures locales, adaptées à la réalité de chaque établissement. Nous avons effectivement travaillé sur les contenus – que chacun peut d'ailleurs consulter sur le site internet de l'éducation nationale – , ainsi que sur les équipements, avec les collectivités locales, pour assurer le meilleur enseignement à distance possible.

Je vous confirme que nous sommes prêts à faire de nouveau bouger le curseur, dans un sens ou dans l'autre. Mon objectif, toutefois, est évidemment d'assurer l'ouverture maximale des écoles, parce que c'est ainsi que sera assuré le droit à l'éducation de nos enfants.

3 commentaires :

Le 16/11/2020 à 10:08, Laïc1 a dit :

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Des études ont montré que les enfants de 5 ans et moins avaient 10 à 100 fois plus de virus que les adultes, comment dès lors seraient-ils moins contagieux que les autres ?

D'autre part, si l'école n'est pas une variable d'ajustement, comment se fait-il que vous déplaciez si souvent le curseur, comme vous dites ?

Le but d'un ministre est de prévoir, pas d'être coursé par le virus et d'adapter sa course à celle du virus qui le talonne.

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Le 16/11/2020 à 10:11, Laïc1 a dit :

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Si on y réfléchit bien, on arrive à ces constats : les transports, avec masque, ne sont pas contagieux, et les commerces, avec masques, ne sont pas contagieux. Qu'est-ce qui reste de contagieux, d'après vous ? Les bars et les restaurants, certes, mais ils ne vont pas prétendre faire 100 pour 100 des contaminations. Il faut savoir regarder la réalité en face et ne pas la fuir constamment.

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Le 16/11/2020 à 10:16, Laïc1 a dit :

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Le droit à l'éducation des enfants, ce n'est pas le droit de contaminer ou d'être contaminé. Belle éducation à la santé que vous leur proposez.

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