Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Hier, la presse s'est fait l'écho des résultats annoncés par les sociétés Pfizer et BioNTech concernant l'efficacité à 90 % d'un vaccin contre la covid-19. Si cette annonce suscite l'espoir, elle interroge quant à la préparation de notre pays en matière de stratégie de vaccination.
Très en amont, il faut souligner le manque d'ambition de notre pays pour la recherche d'un vaccin. L'Allemagne a débloqué à cet effet 627 millions d'euros en septembre dernier pour soutenir notamment BioNTech. Qu'en est-il des investissements de la France en ce domaine ? L'Union européenne ayant commandé début septembre 200 millions de doses, avec une option pour 100 millions de plus, se pose la question de la répartition dans un ensemble qui compte plus de 400 millions d'habitants. Pouvez-vous nous indiquer quel protocole a été décidé à ce sujet entre les États de l'Union européenne ?
Second point : la stratégie de vaccination. Dès le 9 juillet, le Conseil scientifique, dans son avis intitulé « Une stratégie de vaccination », faisait diverses propositions, et le 13 octobre, lors des questions d'actualité, quand mon collègue Boris Vallaud vous a interrogé à ce sujet, vous avez seulement indiqué que tout était en cours de préparation… Hier, la Haute autorité de santé a lancé, jusqu'au 30 novembre, une consultation publique sur la vaccination contre la covid-19 et elle présentera ses conclusions début 2021. Notre pays est donc en retard. Il est urgent de préparer dès aujourd'hui la vaccination des Français et d'en définir l'organisation, qu'il s'agisse de la chaîne d'approvisionnement et de distribution du vaccin – sachant que celui-ci doit être conservé à moins quatre-vingts degrés – , de la répartition sur le sol national des personnels habilités à procéder aux vaccinations – médecins, infirmières, pharmaciens – ou encore de la détermination des publics prioritaires, nous devons être prêts.
Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous détailler la stratégie de vaccination de notre pays ?