Madame la ministre déléguée chargée de l'industrie, un beau parfum d'une des grandes marques françaises coûte vite cher : au moins 100 euros. Mais savez-vous combien revient à ceux qui en fabriquent le flacon chez moi, dans la Glass Vallée ? Seulement 1 euro pour ce bel objet en verre… Le reste, c'est 2 euros pour le jus, 3 euros pour l'emballage… mais 25 % pour la publicité, 35 % pour la distribution et 15 euros pour la marge de la marque. 1 euro le flacon, c'est très peu, et il y a pourtant derrière beaucoup de savoir-faire ouvrier, soixante-dix entreprises et surtout 7 000 salariés et leurs familles.
Alors que dans la vallée de la Bresle, la plus ouvrière de France, la filière du flaconnage de luxe subit une baisse de 40 % de sa production, les grands du luxe français, comme si de rien était, continuent à faire leurs courses à l'étranger pour 200 millions d'euros de flacons, l'équivalent du chiffre d'affaires des grosses entreprises verrières dans mon territoire, l'équivalent aussi de 1 500 emplois directs. Une partie de l'activité du luxe bénéficiant de la reprise en Chine, LVMH, L'Oréal, Yves Rocher, pour ne citer qu'eux, doivent jouer le jeu du patriotisme industriel…