Pour beaucoup, et j'en fais partie, l'élection de Joe Biden et de Kamala Harris, qui deviendra la première vice-présidente de l'histoire du pays, est une formidable source d'espoir ; dans un monde instable, des perspectives de coopération nouvelle s'ouvrent : je pense évidemment à la mise en oeuvre de l'accord de Paris sur le climat, à l'indispensable coordination pour endiguer l'épidémie de covid et pour répondre à la crise, et aussi à la question de notre sécurité collective et à la lutte contre le terrorisme. L'espoir est là !
Pourtant, devant nos yeux éberlués, se concrétise une leçon de l'histoire : s'il est facile pour une nation de succomber au populisme, parvenir à en sortir est autrement plus compliqué. Le président sortant tente désormais d'utiliser toutes les voies possibles pour contester les résultats du scrutin ; devant les tribunaux des États, c'est classique et c'est la voie légitime, mais aussi en encourageant à mi-mots la désobéissance civile des plus acharnés de ses partisans et en mobilisant un appareil administratif et judiciaire fédéral largement à sa main.
Monsieur le Premier ministre, au-delà des politiques que nous pouvons mettre en oeuvre, il y a là une question plus essentielle encore, celle des valeurs communes à la France et aux États-Unis, des valeurs qui nous ont réunis dans les moments les plus cruciaux de nos histoires communes, des valeurs qui au fond se résument en un mot : la démocratie.
Monsieur le Premier ministre, comment la France et l'Europe peuvent-elles aujourd'hui contribuer à encourager le respect de la démocratie en Amérique ?