Le groupe Socialistes et apparentés soutiendra cette motion de rejet préalable, même si cette procédure lui paraît quelque peu en décalage avec l'urgence de la situation et la nécessité de débattre du texte, que nous espérons améliorer.
Nous considérons d'abord que le présent PLFR est loin de répondre à nos concitoyens les plus touchés socialement – cela a été rappelé par notre collègue – , qui sont pourtant souvent les plus impliqués pour faire face à la crise. Nous estimons ensuite que les dépenses engagées auraient pu être limitées si vous aviez tiré les leçons de la première phase en écoutant un peu mieux les enseignants et en prêtant attention aux alertes qui n'ont pas manqué par la suite. Peut-être auriez-vous pu entendre l'avis du Conseil scientifique qui, le 27 juillet, vous alertait déjà sur le fait que le virus circulerait activement à l'automne et sur la nécessité d'agir vite. Nous regrettons votre manque d'anticipation en la matière.
Par ailleurs, comme le souligne notre collègue Coquerel, ce PLFR n'est pas que comptable : il porte aussi l'ADN de votre politique libérale – une politique essentiellement fondée sur l'offre. Nous demandons d'ailleurs un meilleur équilibre entre les politiques de l'offre et de la demande, qui prendrait la forme d'une relance par la consommation. Comme nous l'avions fait dans le cadre du plan de relance, nous vous reprochons, dans ce texte, de financer vos mesures exclusivement par la dette, malgré toutes les propositions que nous avons faites pour les financer par un effort de solidarité des plus aisés. Nous nous inquiétons également de la solvabilité de la dette, car nous ne voulons pas d'un tel fardeau pour notre jeunesse.
Ce texte mérite donc le rejet préalable que souhaite notre collègue Coquerel.