Ces deux amendements visent également à faire toucher du doigt au Gouvernement une spécificité supplémentaire au sein de la spécificité ultra-marine que notre collègue Olivier Serva vient de rappeler : celle des trois territoires du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et les îles Wallis et Futuna. Dans ces trois territoires, le dispositif Pinel, même renforcé par les dispositions spécifiques à l'outre-mer, ne produit pas d'effet. Cela se comprend très bien d'ailleurs : pour investir dans ces territoires, au moment donc de rendre un arbitrage financier, un investisseur doit fermer les yeux une seconde, se transporter à 22 000 kilomètres de la métropole, avec un décalage horaire de dix heures, dans des îles qui, comme la Nouvelle-Calédonie, connaissent une situation économique difficile et ont un avenir incertain, puisque, comme chacun le sait ici, un référendum important y sera organisé l'année prochaine !
Il faut tirer les conclusions du fait que le dispositif Pinel est inopérant dans ces territoires du Pacifique. L'amendement no 1814 propose de de donner une incitation supplémentaire en supprimant le plafond général de 300 000 euros, dont on comprend la logique, conforme à la logique globale du dispositif Pinel. L'amendement de repli no 1815 propose, quant à lui, à défaut de supprimer ledit plafond, de le relever à 400 000 euros.
Pour terminer, s'agissant d'une situation que vous connaissez probablement peu, savez-vous, chers collègues, qu'en Nouvelle-Calédonie, où l'on parle beaucoup de nickel, celui-ci ne représente que 7 % du PIB local contre 11,5 % pour le bâtiment et travaux publics, lequel constitue la principale source de création de richesses ? Autre statistique importante : la chambre territoriale des comptes y a identifié un besoin de 1 300 logements supplémentaires, notamment dans le secteur intermédiaire, mais, compte tenu du retard pris, ce sont aujourd'hui plus de 2 200 logements qu'il faudrait construire tous les ans pour combler le retard pris.