Je salue la volonté du Gouvernement et de Mme la ministre de favoriser l'implantation de structures de production d'énergies renouvelables en France hexagonale. Toutefois, madame la ministre, vous ne sauriez rester sourde aux alertes des députés de tous les bancs, ultramarins et métropolitains, qui viennent de s'exprimer : si votre mesure était appliquée dans les départements et régions d'outre-mer, ce serait une catastrophe ; 600 emplois seraient menacés, et 50 millions d'euros seraient perdus. Tous mes collègues l'ont expliqué : une telle mesure serait discriminatoire pour nos territoires, où elle affecterait 50 % du parc, et non pas 0,5 % comme dans l'Hexagone. Les conséquences en seraient trop brutales. De plus, nous n'avons guère de perspectives en matière d'appels d'offres : s'il est envisagé de construire des installations à hauteur de 10 gigawatts dans l'Hexagone, rien n'est prévu en outre-mer.
Enfin, il faut savoir que le modèle économique des opérateurs d'énergies renouvelables outre-mer fait qu'ils ont des contrats excédentaires et déficitaires parce qu'ils sont dans des zones non interconnectées qui nécessitent de l'apprentissage, de l'expérimentation.
Madame la ministre, nous en appelons à votre clairvoyance, que je connais. Je suis sûr que s'agissant des zones non interconnectées, nous allons devoir prendre le temps d'expérimenter, d'évaluer avant de prendre cette décision brutale – comme l'a fort bien dit le président de la commission des finances – qui ne serait pas la bienvenue et qui serait un très mauvais signal pour les outre-mer.