C'est aussi une question d'efficacité : dans le contexte de nouvelles menaces terroristes mais aussi d'une crise sanitaire d'une ampleur inédite et d'une crise sociale aggravée, l'État de droit et son autorité doivent être confortés.
La régulation du secteur en pleine expansion des agents de sécurité privés est indispensable. Or, qu'il s'agisse des règles de sous-traitance ou, plus largement, de la moralisation du secteur, le texte présenté répond insuffisamment aux faiblesses structurelles actuelles.
Enfin, en ce qui concerne la captation d'images, nous alertons sur le fait qu'elle ne doit en aucun cas porter atteinte aux droits fondamentaux. Nous sommes conscients des risques et favorables à sanctionner davantage les menaces ou les violences à l'égard des détenteurs de l'autorité publique – les policiers, bien sûr, mais on pourrait aussi citer les enseignants ou encore les gardiens d'immeubles – , afin de les protéger. Cependant, la liberté de la presse et le droit à l'information relative aux interventions de police sont indispensables à notre vie démocratique.
L'efficacité de la réponse policière au besoin de sécurité de nos concitoyens ne passera pas par plus de confusion, mais par le renforcement de la police républicaine et le rétablissement du lien de confiance entre population et forces de l'ordre, qui permettront d'articuler plus efficacement les mesures de prévention et celles de répression. Ce n'est malheureusement pas ce que contient cette proposition de loi.