Ce ne seront que quelques mots d'un député de la banlieue sur la police à Paris. La création d'une police municipale a Paris est conforme à la volonté exprimé par presque tous les candidats aux dernières élections municipales, notamment l'équipe et la maire qui ont été élus. Il est donc bien normal que la loi l'autorise, et l'article 4 aura notre soutien, même si tel ou tel aspect réglementaire restera à préciser.
C'est l'occasion pour souhaiter vivement le rééquilibrage des forces de la police nationale entre Paris et sa périphérie. Le différentiel est insupportable : Paris compte 1 policier pour 100 habitants, contre 1 pour 400 en Seine-Saint-Denis – comme si la Seine-Saint-Denis connaissait moins de problèmes d'insécurité que Paris intra-muros… Un OPJ traite en moyenne 300 dossiers en Seine-Saint-Denis, contre 80 dans les commissariats parisiens. Je pourrais ainsi énumérer à l'infini les chiffres attestant que la sécurité d'un habitant de Seine-Saint-Denis semble deux, trois voire quatre fois moins digne de la considération de l'État républicain. Et la création en 2008 d'une police d'agglomération, qui me semblait au départ une bonne idée, n'a pas arrangé les choses puisque, le naturel reprenant le dessus, elle concentre l'essentiel de ses missions sur Paris intra-muros et a beaucoup de mal à franchir le périph'.
Assurons donc l'égalité de nos territoires en matière de police. Cela suppose, s'agissant de l'Île-de-France, de corriger le déséquilibre dont souffre l'Île-de-France, en particulier la Seine-Saint-Denis, vis-à-vis de la capitale.