J'ai écouté très attentivement les explications du ministre et je ne suis pas encore complètement convaincu.
En commission, j'avais évoqué les attentats au Stade de France, où un agent de sécurité privée avait empêché l'un des kamikazes d'entrer. Vous imaginez bien que les conséquences auraient été beaucoup plus graves s'il avait réussi à pénétrer dans l'enceinte du stade, plein ce soir-là pour un match France-Allemagne. L'incompréhension, ou du moins le doute que je vous livre, c'est que, normalement, les agents de sécurité privée sont là précisément pour assurer la sécurité, ce que prouve l'épisode du Stade de France. S'il se produit un événement de nature à menacer la sécurité du lieu, quel que soit l'acte ou sa motivation, ils sont habilités à agir et à prévenir les forces de l'ordre.
Je vais vous dire mon inquiétude : c'est que, à partir du moment où l'on aura inscrit expressément la question terroriste dans un texte, des opérations très coûteuses en hommes pour les services de l'État – comme l'opération Sentinelle qui patrouille dans les rues, les lieux publics, les centres commerciaux et les gares – ne soient confiées progressivement à des sociétés privées, puisque la loi les y autorisera. En ce sens, je partage les interrogations de Mme Kuster et la crainte que l'inscription de cette autorisation dans la loi n'ouvre la voie à de possibles dérives sur les missions régaliennes.