Ne m'étant pas inscrit à temps pour m'exprimer sur l'article, je répondrai en même temps à nos collègues Bernalicis et Corbière.
Nous avons, encore une fois, un désaccord de fond : je suis pleinement favorable à cet article. Ayons bien conscience que certains lieux, notamment dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, sont sujets à un véritable problème d'occupation des halls d'immeuble. Ces situations causent des difficultés aux locataires qui y vivent – donc pas à nous, évidemment – et nuisent à la mixité parce qu'il est difficile, de ce fait, d'amener un nouveau public à s'installer dans ces quartiers.
Pour autant, je vous rejoins sur un point, monsieur Corbière : au-delà de la nécessité de mener une action de répression pour désoccuper les halls d'immeuble, se pose le problème de l'absence de lieux d'occupation dans les quartiers. Il est vrai que, dans certaines zones où il n'y a plus grand-chose – plus de commerces ouverts le soir, par exemple – , le fait que les habitants ne puissent pas se rencontrer pose un vrai souci.
Je veux, à ce titre, témoigner de l'expérience que nous avons menée à Belfort, ville dont j'étais adjoint au maire voilà encore quelques mois : face à ce constat, nous avons ouvert des espaces citoyens intergénérationnels – le nom peut paraître pompeux – où les jeunes et les moins jeunes peuvent se rencontrer après vingt heures, ce qui les conduit, mécaniquement, à délaisser les halls d'immeuble pour se retrouver dans ces espaces. Le fait que seuls les groupes ayant de mauvais comportements restent dans les halls d'immeuble a permis à la police d'intervenir très rapidement auprès de ceux qui posaient problème, pendant que la municipalité offrait aux autres un lieu où se réunir.