Je suis en totale opposition avec votre présentation, monsieur Latombe, et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.
Je ne reviens pas sur l'idée que les forces de l'ordre seraient les seules à ne pouvoir se défendre dans l'opinion publique, argument avancé par M. Peu. Malheureusement, des fonctionnaires ayant fait parfaitement leur travail en respectant la déontologie voient leur vie brisée, après avoir été pendant des mois et des mois couverts d'opprobre. Et je crains que les quelques lignes qui leur sont consacrées à la fin, pour les gracier, ne soient pas suffisantes face aux dizaines de titres et aux centaines de milliers de tweets ou d'images exprimant toute la saloperie que l'on pensait d'eux. Telle est notre société. Peut-être faut-il donner des armes à ceux qui ont vu leur vie brisée et pour lesquels on s'aperçoit à la fin que, pas de chance, ils étaient innocents – « Pardon, monsieur, on vous rappellera… »
Je pense d'abord à ces fonctionnaires de la police nationale, à ces militaires de la gendarmerie nationale, à ces policiers municipaux qui ont fait leur travail et qui, victimes de manipulations, voient leur vie professionnelle, et parfois personnelle, brisée.