Dans ce contexte, mes camarades et moi-même n'avons jamais incriminé tel ou tel policier : nous avons mis en cause les ordres qui leur avaient été donnés, les donneurs d'ordres. C'est la raison pour laquelle le groupe de la Gauche démocrate et républicaine avait demandé la création de deux commissions d'enquête relatives au maintien de l'ordre, dont l'une sur les événements du 1er mai 2018, qui ont déclenché l'affaire Benalla. Elles n'ont pas pu voir le jour.
Dans ce contexte, le rôle d'un gouvernement devrait être, selon moi, de jouer la carte de l'apaisement, de la désescalade. Il devrait essayer de rétablir la confiance dans une police pleinement républicaine, pleinement au service du peuple. Il devrait lever la confusion dans l'esprit de certains, qui considèrent à tort – mais tout de même – que la police n'est plus une police du peuple, une police républicaine, mais qu'elle est devenue une police de l'État, et que c'est l'État lui-même qui lui donnerait cette orientation, ce qui serait une rupture fondamentale de doctrine à propos de ce que doit être la police dans notre pays.
La législation actuelle permet de protéger les policiers. Nous ne disons pas que l'article est inutile, mais qu'il est inutile pour protéger les policiers. Il sera utile pour brider la presse et la liberté d'information, …