Le débat est intéressant. Puisque je n'ai pas eu la parole tout à l'heure, je reviendrai sur l'harmonisation des compétences entre la police municipale et la police nationale, qu'a évoquée un député du groupe La République en marche. Manifestement, vous en mesurez vous-mêmes la contradiction : vous avez beau être favorables au continuum de sécurité, vous souhaitez réserver l'usage des drones à la police nationale. Vous percevez donc que cette technique n'est pas neutre.
Vous soulignez, monsieur Lagarde, que la police utilise des hélicoptères. Or elle le fait dans le cadre d'opérations précises, dans un but précis ; elle ne fait pas tourner des hélicoptères en permanence dans le ciel ! Nous savons tous que ce débat n'est pas uniquement technique. Danièle Obono l'a bien expliqué : nous entrons dans une société panoptique, placée sous un regard permanent. Vous n'êtes pas encore prêts à autoriser les polices municipales à utiliser des drones, mais vous admettez que demain, vous l'accepterez sans doute. En vertu du continuum de sécurité, certains voudront étendre cette possibilité aux sociétés privées, qui travaillent en lien avec les polices municipales et nationale. Jusqu'où irez-vous ? Permettez qu'un sujet aussi important soit débattu sérieusement. Souhaitons-nous ce type de société ? Pour notre part, nous nous y opposons. Nous comprenons que la technique des drones puisse être utilisée dans le cadre d'opérations précises, mais sa généralisation, telle que la préfigurent l'article 22 et les amendements présentés par les députés du groupe Les Républicains, nous pose problème.