Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du vendredi 20 novembre 2020 à 21h00
Sécurité globale — Article 22

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Plus nous avançons dans ce débat et plus je suis inquiet, non pas parce que le ministre ne prend pas la parole pour défendre son projet – ça, ce n'est pas grave – mais parce qu'on voit bien qu'à chaque fois qu'on vous interroge, pour savoir par exemple comment vous comptez prévenir les personnes qui ont été filmées par un drone, vous nous répondez qu'on verra, que ce sera fonction du matériel, que c'est une question un peu compliquée etc. Cela se passera peut-être comme prévu par le schéma national de maintien de l'ordre : on enverra des textos à tous ceux qui se trouvent dans le secteur, peut-être grâce aux antennes 5G qui devraient bientôt être installées. Je pense franchement que ce sera un peu flippant de recevoir un texto du style « Madame, monsieur, vous êtes en train d'être filmés par un drone. N'ayez crainte, c'est pour votre sécurité. »

À chaque fois qu'on vous demande quelles garanties seront apportées contre les risques d'atteinte à la vie privée, vous répondez que c'est compliqué techniquement, qu'on verra plus tard. Non, on ne verra pas plus tard ! On est train de permettre que les gens soient filmés tout le temps !

L'alinéa 7 indique que les gens seront prévenus, sauf si c'est contraire à l'objectif poursuivi ! Quand l'objectif poursuivi est la prévention du terrorisme, j'imagine que ce sera une bonne raison pour ne pas prévenir les gens. Voilà comment, par quelques petits éléments placés ici ou là, on autorise que des drones nous filment partout, tout le temps, sans que nous le sachions, y compris chez nous, dans notre vie privée. Eh bien ! ce sera sans nous et j'imagine que quand les gens découvriront que c'est ça votre objectif politique, ils ne vous rééliront pas.

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