À chaque fois que notre collègue Forteza, qui est plus conciliante que nous, propose des modalités d'encadrement, vous les refusez, monsieur le ministre, ce qui nous ramène au point de départ de la discussion – au sujet duquel j'aimerais préciser certaines choses.
Le texte que nous examinons étant d'origine parlementaire, il n'a pas été précédé d'une étude d'impact. Or il y a un débat de fond, sur lequel nous aimerions disposer d'éléments. Nous affirmons pour notre part que, dans les pays où les drones sont utilisés, des études montrent que le rapport entre leur coût et leur fonctionnalité est problématique. Vous nous répondez que c'est faux, mais nous aurions aimé disposer d'éléments plus probants pour pouvoir en discuter ! Leur absence complique sérieusement le débat. C'est la raison pour laquelle notre discussion tourne en rond.
Vous avez laissé entendre tout à l'heure, monsieur le ministre, qu'il fallait prendre acte de l'existence des drones et l'encadrer. Pourtant, vous savez mieux que moi qu'il existe beaucoup d'autres techniques de surveillance – par exemple, la possibilité de récupérer l'ensemble des données dans un quartier donné, ou encore de réaliser des enregistrements sonores partout – que vous ne proposez pas d'utiliser ! L'argument consistant à prendre acte de l'existence d'une technique et à se contenter de l'encadrer n'est pas un argument opérationnel ; c'est un choix ! Le fait qu'un outil existe n'implique pas qu'il faille passivement l'accepter et l'utiliser. Voulons-nous faire ce choix ? Voilà la question qui n'est pas abordée dans notre débat ! Ce qui manque, c'est la possibilité de vérifier le contrôle social réalisé lors des mobilisations et des manifestations, a fortiori dans le cadre de la prévention, que vous avez vous-même évoquée, monsieur le ministre. La possibilité d'utiliser un drone non pas pour une opération précise, mais pour instaurer une surveillance généralisée, soulève un problème au sujet duquel vous ne répondez pas !