Vous avez raison. Elle n'est d'ailleurs pas récente. L'élément que j'allais soulever ne concernait pas votre territoire. Je sais que le maire de Belfort est engagé en la matière. De nombreux élus, du reste, ont des maisons d'arrêt ou des centrales sur leur territoire. Ce que je souhaitais dire, c'est que pour augmenter le nombre de places de prisons il faut que de nouveaux établissements se construisent et pour qu'ils puissent voir le jour, il faut que d'autres élus acceptent ces constructions.
Et je constate que ce n'est pas toujours le cas, c'est pourquoi je me permets de le souligner : les mêmes qui demandent de créer des places de prison bloquent les terrains. Je vous propose donc de connecter ces deux impératifs et de reconnaître que le Gouvernement consacre les crédits suffisants, qu'il reporte d'ailleurs chaque année. Madame la présidente de la commission des lois peut en attester, nous sommes interrogés depuis trois ans, car les dépenses du ministère de la justice ne correspondent pas aux montants prévus par la loi de programmation et de réforme. Or l'explication est simple : ces reports de crédits tiennent au fait que personne ne souhaite construire des prisons dans notre pays.
Dès lors, deux solutions s'offrent à nous : soit il y a des terrains et nous construisons, soit nous ne pouvons pas construire, dans ce cas il nous faut des aménagements de peine et on cesse de constamment nous réclamer des places de prison.
Si des erreurs ont certainement été commises au cours des quinquennats précédents par les majorités successives – c'est peut-être le cas des peines automatiques – , tous les gardes des sceaux, y compris ceux que nous soutenions ont utilisé cet outil.