Le débat est riche et je souhaite répondre à certains arguments.
Vous n'avez pas tort, monsieur Lagarde, mais si je pousse votre raisonnement, ce sont les agressions contre tous les fonctionnaires qu'il faudrait considérer, et non seulement contre les forces de sécurité. Il est inacceptable de porter la main contre un enseignant – nous venons de vivre un drame de cette nature – , un chef d'établissement ou un personnel hospitalier. Tous les fonctionnaires agressés pour leur fonction seraient donc en droit de réclamer la même chose. Est-ce ce que nous faisons ? Non.
S'agissant des propos de notre collègue Boucard, qui consistent à dénoncer le laxisme, je les trouve très cohérents. C'est une certaine conception de la société que de penser qu'un agresseur irait s'en prendre à un policier parce qu'il aura compris qu'il aura droit à des réductions de peine automatiques. Cette vision des choses me semble hors sol, mais c'est une logique politique que de penser que la délinquance est due au laxisme. En conséquence, on ne cherche qu'à punir, sans réfléchir aux corrélations existant entre le crime ou le délit et la pauvreté ou encore la décomposition et l'absence de services publics – réflexion qui amène à considérer qu'il faut de la répression mais aussi de la prévention.
Je reviens enfin sur votre insinuation, monsieur Darmanin, selon laquelle nous n'aimerions pas la police. Je ne puis vous laisser dire cela, parce que c'est faux…