À ce stade de la discussion, je voudrais revenir un à un sur les arguments mensongers avancés par le ministre, à commencer par celui qui porte sur les chiffres des agressions, à savoir que le nombre de policiers agressés aurait doublé en quinze ans. Les premiers à mettre ces argumentaires en circulation sont les porte-parole du Rassemblement national et les députés de l'extrême-droite de l'hémicycle. Or une dépêche AFP vient de débunker, comme on dit en mauvais français, c'est-à-dire de prouver la fausseté de cette information, ce que confirme l'ONDRP, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, que vous avez d'ailleurs supprimé en supprimant l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, l'INHESJ.
C'est extraordinaire : votre point de départ est un mensonge et vous en tirez des conséquences qui, de surcroît, ne sont pas les bonnes, puisqu'en supprimant les réductions de peine automatiques, vous ouvrez la porte à un raisonnement du type café du commerce – « Non mais oh, c'est quoi cette histoire, la personne a été condamnée, elle fait sa peine ! » – et à la suppression des réductions de peine supplémentaires, oubliant les raisons d'être de ces dispositifs que sont la réinsertion et la prévention de la récidive.
Je le répéterai autant que de besoin : si vous êtes opposés à la prévention de la récidive, alors vous êtes favorables à la récidive et vous êtes pour qu'il y ait plus de délinquance et de délinquants – ce qui, de vous à moi, n'est pas l'objectif que nous devrions viser.