Nous sommes contre ces amendements comme nous restons opposés à cet article, malgré votre argumentation, monsieur le rapporteur, voire à cause d'elle. En effet, la logique par laquelle vous justifiez cet article – et les auteurs de ces amendements ne font qu'aller au bout de cette logique – ne se fonde pas de notre point de vue sur des éléments probants.
Vous avez détaillé une situation terrible, dramatique, dans laquelle les personnes impliquées auraient voulu pouvoir agir. Nous sommes tous d'accord ici que tout ce qui pourrait éviter les massacres, les dizaines de morts comme cela a été le cas au Bataclan, mais aussi lors d'autres actes terroristes et meurtres de masse, doit être mis en oeuvre.
Cependant, bien que je vous aie déjà interpellé sur ce sujet en commission, vous ne nous avez pas indiqué sur quels études et faits vous fondiez votre logique, ni de quel recul vous disposiez sur votre théorie. Nous disposons d'éléments venant, par exemple, des États-Unis, où le même débat s'est posé, et les mêmes arguments ont été avancés. Certes, il s'agit d'une société différente, avec d'autres règles que les nôtres, mais il existe tout de même un encadrement de l'usage des armes.
Or, ils ont montré qu'il n'y avait pas de corrélation, et que le port d'une arme par un grand nombre d'acteurs ne permet pas de prévenir les dizaines et dizaines de morts, y compris chez les enfants, puisque des tueries ont été commises dans des lycées.