Il s'agit simplement d'étendre à tous nos militaires la faculté de porter une arme de service en dehors du service. La tragédie de Nice nous a révélé l'importance des primo-intervenants armés ; M. le rapporteur a rappelé le rôle joué par ce commissaire qui au Bataclan, seul, a sauvé des vies. En France, les militaires sont environ 100 000 : autant de personnes entraînées et autorisées à faire usage des armes, par exemple dans leurs bases. Ils ont l'expérience, ils ont la formation ; parfois, hélas, ils tirent plus de cartouches que nos forces de sécurité intérieure. Ils ont prouvé, dans le cadre de l'opération Sentinelle, qu'ils étaient capables d'utiliser la force de manière proportionnée, y compris lorsqu'on les attaque. Pour toutes ces raisons, nous devons les autoriser à conserver leur arme de service.
J'ajouterai qu'il est profondément malhonnête de prétendre que cette proposition, ou la proposition équivalente concernant la police municipale, conduirait à une forme d'américanisation de la France. Ce n'est pas du tout notre état d'esprit : nous entendons réserver le droit de porter une arme à ceux qui savent s'en servir, qui, encore une fois, ont été formés à le faire. Il ne faut pas perdre de vue qu'une telle mesure aurait sauvé des vies au Bataclan, qu'elle pourrait en sauver demain. Prenez donc mon amendement au sérieux ; la sécurité de nos concitoyens vaut bien cela.
Les autres sont des amendements de repli, visant à autoriser ce port d'arme aux seuls officiers et sous-officiers, voire en fonction des degrés du plan Vigipirate. Je ne me fais pas d'illusion sur l'avis que donneront M. le rapporteur et M. le ministre, mais il est impératif que ce sujet figure dans le débat : j'espère qu'aucune enquête suivant un attentat ne révélera un jour que des militaires se trouvaient sur place et qu'armés, ils auraient pu sauver des vies.