Nous proposons des amendements qui permettraient d'ouvrir la discussion sur la sécurité sur des bases rationnelles. Ce que nous disons depuis plusieurs mois, et même depuis plusieurs années, c'est qu'il faut un retour à la raison plutôt que l'escalade sécuritaire dans laquelle vous vous êtes enfermés.
Tout à l'heure, lors du débat sur la vidéosurveillance, certains collègues ont prétendu que la question était technologique : puisque des technologies existent, disent-ils, utilisons-les. Nous leur reprochions d'ignorer le fait que la question n'est pas technologique ; c'est un choix de société. Dans quelle société voulons-nous vivre et à quoi nous sert le développement technologique ? De très nombreuses recherches montrent que la vidéosurveillance contribue à créer une société panoptique dont la philosophie est de surveiller les moindres faits et gestes des citoyens. C'est évidemment toujours pour de bonnes raisons – c'est immanquablement pour leur propre bien qu'on veut surveiller les gens. Mais cette logique aboutit à saturer l'espace public, et maintenant privé, de ce type d'appareils.
En revanche, la question de la pertinence de ces installations et de leur efficacité réelle sur le crime et sur la délinquance n'est jamais posée.