« Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c'est qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. [… ] Les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. » Je ne vous ferai pas l'offense, chers collègues de la majorité, de vous faire deviner qui a prononcé ces paroles car vous l'aurez reconnu : c'est Emmanuel Macron.
Pourtant, dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, vous faites exactement le contraire. En 2016, le gouvernement Valls avait déjà rendu l'adhésion à une complémentaire santé obligatoire dans les entreprises, entérinant ainsi la privatisation de la couverture santé à l'oeuvre depuis les années 1980. Cette décision a entraîné l'augmentation importante des tarifs des assurances privées lucratives. Quand reviendrez-vous sur ce mouvement délétère ?
« L'Avenir en commun », programme de la France insoumise, défend le principe de la réintégration de ces complémentaires au régime général de la sécurité sociale afin, d'une part, d'augmenter les recettes de la sécurité sociale et, d'autre part, d'assurer une couverture égalitaire des personnes. En effet, l'accès à une complémentaire santé est inégal : 5 % de la population n'est pas couverte, et le coût et la qualité de la couverture proposée par les complémentaires sont très hétérogènes d'un contrat à l'autre. Cette proposition ayant été jugée hors sujet, nous proposons dans un premier temps, par cet amendement, d'augmenter la contribution obligatoire des complémentaires qui ont prospéré grâce à la crise.