Madame la députée, je connais votre attachement à votre territoire et à ces sujets que vous défendez avec passion. Ma réponse sera positive et négative. Positive d'abord, car je pense comme vous qu'il faut une gestion durable de la forêt ; négative, car je ne suspendrai pas ce projet.
Oui, donc, il faut une gestion durable de la forêt. La forêt, cela se protège et cela se cultive. En France, chaque année, 50 % de l'accroissement de forêt est cultivé, ce qui signifie que la forêt progresse. Or, dans le même temps, nous importons du bois, au prix d'un colossal déficit commercial. Ce schéma où la forêt avance et où le bois recule, c'est-à-dire où nous continuons d'importer massivement du bois, n'est ni soutenable ni pérenne ni acceptable.
Ce bois, nous l'importons soit sous forme brute, soit sous forme de meubles ou de planches sciées, en retour des grumes de hêtre que nous envoyons à l'étranger. Il faut donc impérativement développer une filière de gestion durable, ce qui implique d'abord de repeupler, là où c'est nécessaire, ensuite de réconcilier l'amont et l'aval. Cette réconciliation entre l'amont et l'aval passe par l'outil de production, ce qui nous ramène à la scierie de Lannemezan.
Il y a, selon moi, dans ce projet, un aspect très positif puisqu'il s'agit d'investir dans un outil de production aval – ce qui ne veut pas dire qu'on délaisse les outils déjà existants – qui va permettre de consolider la culture locale du hêtre. Nous avons la volonté politique d'investir dans le secteur et de le moderniser, ce qui ne pourra se faire qu'à la condition que les acteurs locaux concernés soient assurés de la gestion durable de la forêt.
Compte tenu des interrogations suscitées par ce projet, une étude-concertation devrait démarrer en janvier 2021 afin de répondre aux différentes inquiétudes.
Oui il faut protéger la forêt et la cultiver, oui il faut réconcilier l'amont et l'aval de la filière, ce qui nécessite d'investir dans l'outil de production.