c'est tout un feuilleton. Parmi les victimes de vos choix budgétaires, il y a bien sûr les retraités, nous l'avons évoqué plusieurs fois, mais aussi les fonctionnaires et les agents publics, victimes d'une politique générale de stigmatisation depuis mai dernier. Tout le monde a en tête la campagne présidentielle : entre le candidat Fillon et le candidat Macron, c'était à qui supprimerait le plus de postes de fonctionnaires.
Aujourd'hui, cela se traduit par une politique de punching-ball contre les agents publics : 120 000 postes seront supprimés d'ici à 2022. Rappelons ici toutes les suppressions prévues au sein de Bercy, notamment dans les services de contrôle fiscal ; on est là très loin des déclarations d'intention en matière de lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. Il faut y ajouter le gel du point d'indice et la stagnation du pouvoir d'achat, en dépit de la promesse de campagne du candidat Macron, qui s'était engagé à augmenter le pouvoir d'achat de tous les actifs – peut-être faut-il entendre que les fonctionnaires n'appartiennent pas à cette catégorie. L'avancement des carrières est en outre au point mort. Quand les conditions de travail se dégradent et que les cadences sont plus difficiles à assumer, le travail peut perdre de son sens.
C'est dans ce contexte qu'intervient le rétablissement d'un jour de carence, mesure directement sortie des cartons de la droite et empreinte d'une démagogie sans nom. Rien ne justifie une telle mesure : elle n'apporte aucunement les économies escomptées, ne permet pas de lutter contre les véritables causes de l'absentéisme dans la fonction publique, prétend rapprocher les règles du privé et du public quand les deux situations d'emploi sont en l'état incomparables, les salariés du privé étant bien souvent couverts sur leur premier jour d'absence.
Cette stigmatisation des agents de la fonction publique nous apparaît indigne. Au fond, achever l'examen de ce projet de loi de finances par le rétablissement d'un jour de carence pour les fonctionnaires est un symbole très fort : …