Ensuite, vous invitez le Gouvernement à ouvrir et organiser un débat sur le sujet. Mais ma chère collègue Petit, il s'agit de la vocation première de cette assemblée. Faut-il que nous en soyons à solliciter le Gouvernement l'autorisation de débattre, quel que soit le sujet ? Que faisons-nous ici ?
Certaines phrases de l'exposé sommaire nous paraissent très floues, comme celle-ci : « Elle n'abîme pas la valeur travail : elle soutient la valeur activité. »
Nous qui pensions qu'une des leçons de la crise sanitaire serait une plus grande humilité ! Selon vous, cette réforme serait « du côté de ceux qui croient en l'homme » – rien que ça ! – ; du côté « de ceux dont nous nous souviendrons parce qu'ils auront construit le monde d'après, un monde meilleur ». On croirait entrevoir le retour du « nouveau monde »… Passons rapidement sur le fait que vous sous-entendez de manière très manichéenne que les opposants aux mesures proposées seraient du camp des rétrogrades.
D'autres phrases sont autant de slogans malvenus, comme celle-ci : « soyons généreux, soyons audacieux, soyons Français ! » Ce dispositif ne peut se résumer à un outil de marketing et de communication.
La crise sanitaire a rebattu les cartes et la crise économique et sociale qui lui succédera sera d'une ampleur telle qu'elle nous obligera à innover, à repenser notre système de protection sociale.
Pour cette raison, et bien que nous ne soyons pas favorables à la distribution d'un revenu à tous nos concitoyens sans contrepartie – ce qui serait un permis à l'oisiveté – , nous sommes néanmoins ouverts à la réflexion sur ce sujet.
Pour notre groupe, la distribution d'un revenu n'est envisageable que s'il est ciblé exclusivement sur ceux de nos concitoyens qui en ont le plus besoin et s'il est assorti de contreparties : par exemple, au titre de la solidarité nationale, nous proposerions d'imposer des heures de bénévolat, qui permettraient en outre aux bénéficiaires de rester dans une démarche d'activité en travaillant quelques heures, …