Dès qu'il est question des accents, comme des langues régionales, ce n'est jamais le bon moment… Le fait que nous traversions une pandémie ne nous interdit pas de réfléchir à des sujets de long terme. Il fut un temps où l'égalité entre hommes et femmes était considérée comme un sujet de faible d'importance ; le droit de vote n'a d'ailleurs été accordé aux femmes qu'en 1944, et rendu effectif en 1946. Jusque-là, ce n'était pas un problème – en 1924, l'Assemblée nationale a même refusé le droit de vote aux femmes. Avançons dans les luttes contre les discriminations !
Les discriminations à l'embauche fondées sur l'accent existent. Dans certains médias, vous ne serez jamais présentateur si vous n'avez pas un accent standard, c'est-à-dire un accent de Parisien intra muros. C'est refuser de représenter la France telle qu'elle est – et c'est dommage. On n'entend pas les accents à la télévision française. C'est dans l'hémicycle que j'ai eu l'impression, pour la première fois, que la France était pleinement représentée, quand j'ai entendu Jacques Cattin et son accent alsacien, Fabien Di Filippo et son accent mosellan, ou encore, à l'époque, Carole Delga et son bel accent toulousain. Ce n'est malheureusement pas le cas dans les médias ; j'espère qu'ils finiront par le comprendre.